Deux bergers s’apprêtent à transhumer avec leur troupeau. Ils partent tôt le matin et marchent toute une journée, au milieu des brebis, dirigées par trois chiens.
La nuit tombée, le berger dit à son fils : « nous passerons la nuit ici, allume du feu et attache les chiens».
Mais le jeune berger s’aperçoit qu’il n’a aucune corde pour attacher les chiens, sans rien dire, il laisse les chiens libres.
Le lendemain, un chien manque à l’appel, le père lui demande une explication, le fils avoue son erreur. « tu aurais du m’en parler. Ce soir, au moment d’attacher nos deux autres chiens, fais semblant d’avoir une corde, réalise les mêmes gestes, auxquels ils sont habitués, et feins de les attacher solidement à un arbre », dit le père. Le soir même, le jeune berger s’exécute. Le lendemain, à sa grande surprise, les deux chiens sont toujours là.
Lorsqu’ils se remettent en route vers le pâturage, le fils appelle ses chiens, mais ces derniers gémissent, tristes, figés à leur place.
« Les as-tu détachés ? » dit le père. « Mais père, ils sont détachés ! » répond le fils. « oui, c’est exact, toi, tu le sais, mais les chiens, eux, croient qu’ils sont attachés ! ».
Le fils fait alors semblant de détacher les deux chiens, qui, naturellement, rejoignent le troupeau. Lorsqu’ils arrivent au pâturage, à sa grande surprise, le troisième chien est là !
Nous nous sentons parfois attaché à une situation, une sensation, un sentiment, une douleur physique ou morale. Cet état peut demeurer et empêcher ou retarder nos réalisations personnelles, positives à notre épanouissement. Le chien, épris de liberté, a choisi lui-même sa destination, à son rythme, autonome, libre de ses liens, qu’ils soient visibles ou invisibles…
Prendre soin de soi, écouter ses besoins, se libérer des tensions, se ressourcer, c’est essentiel pour vivre notre vie libre d’encordage.